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GENERAL MAHELE - LE TIGRE DU ZAÏRE

Le général Donatien Mahele Lieko Bokungu, surnommé "le Tigre", demeure une figure emblématique de l'histoire militaire et politique du Congo. Véritable héros des batailles marquantes de l’histoire du Zaïre, sa carrière est celle d’un homme d’honneur, d’un soldat engagé et d’un stratège hors pair. De son ascension fulgurante au sein des forces armées zaïroises, à ses missions héroïques pendant la guerre du Shaba, jusqu'à sa fin tragique en 1997, le général Mahele a incarné les valeurs de courage, de loyauté et d’intégrité, qui restent gravées dans les mémoires du peuple congolais.


Né le 15 avril 1941 à Léopoldville, aujourd'hui Kinshasa, il est issu d'une famille Mbuza de la province de l'Équateur. Dès son plus jeune âge, il est imprégné des idéaux de son époque, une époque où le Congo, fraîchement indépendant, cherche son identité et sa place sur la scène internationale.


Un parcours atypique


Avant de s'engager dans la voie militaire, Mahele est formé en tant que charpentier. Cependant, le vent de l'histoire le pousse vers d'autres horizons. En 1963, il adhère au mouvement nationaliste lumumbiste, un choix qui marque le début de son engagement envers la patrie. Cinq ans plus tard, en 1968, il intègre la garde présidentielle du général Mobutu, un poste qui le propulse au cœur des événements politiques du pays.


Formation et ascension militaire


Reconnaissant ses compétences et son potentiel, Mobutu envoie Mahele se former à l'école spéciale militaire de Saint-Cyr en France. À son retour, il commande le 311ᵉ bataillon parachutiste des forces armées zaïroises, une unité d'élite entraînée par les Français. C'est sous son commandement que le bataillon se distingue lors de la seconde guerre du Shaba en 1978. Lors de la bataille de Kolwezi, une de ses compagnies est anéantie lors d'un parachutage, mais il prend la tête d'une autre compagnie qui parvient dans la ville par voie terrestre et reprend l'aéroport aux rebelles.



Un homme d'honneur et d'intégrité


Au-delà de ses exploits militaires, Mahele est reconnu pour son intégrité et son opposition à la corruption qui gangrène l'armée zaïroise. En 1991, après une série d'émeutes et de révoltes à Kinshasa, il est nommé chef d'état-major général des forces armées. Là, il œuvre pour remettre de l'ordre dans un pays plongé dans le chaos, opposant une résistance farouche à la corruption. Pour ceux qui l'ont connu, Mahele incarne la rigueur, l'honneur et un profond amour pour son pays.


La fin tragique d'un héros


Le 16 mai 1997, alors que les troupes de l'Alliance des Forces Démocratiques pour la Libération du Congo (AFDL), sous la conduite de Laurent-Désiré Kabila, se rapprochent de Kinshasa, le général Mahele est abattu dans sa propre maison, au cœur de la capitale. Les circonstances de sa mort restent entourées de mystère, alimentant les spéculations : aurait-il été victime d'une trahison interne, d'une machination politique, ou d'un complot étranger ?


La fin tragique de Mahele marque aussi la fin de l'ère Mobutu. Alors que le président fuyait le pays, le général était tombé, symbolisant à lui seul l'agonie d'un régime en déclin. Mais dans les cœurs des Congolais, son nom reste synonyme de dignité, de courage et d'un engagement sans faille envers la patrie.


Son héritage perdure, non seulement dans l'histoire militaire du Congo, mais dans l'esprit de ceux qui continuent de croire en une nation forte et souveraine, portée par des idéaux de justice et d'intégrité. Le général Donatien Mahele Lieko Bokungu, le Tigre, demeure une légende vivante dans les mémoires collectives du Congo.

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